... La suite de la partie 1, je me présente et je présente le contexte. Je vous rappelle que ce texte est encore brut de décoffrage. A vos avis...
1b/ Intervenant :
Mais qui suis-je pour m'autoriser un tel ouvrage ? Je n'ai ni doctorat, ni aucun diplôme en neuro-pédagogie. Je ne suis pas un scientifique ni un pédagogue. Je suis...
Pas facile de se définir, de se limiter en quelque sorte. Alors je vais tenter d'être le plus précis en me laissant quelques ouvertures afin que je ne me sente pas trop en prison !
Je m'appelle Bruno Vandenbeuck. J'ai 45 ans. Je suis marié et j'ai 3 enfants. Un qui a refusé toute instruction classique et se construit comme chacun de nous et différemment. Une plus grande qui a choisit la voie professionnelle et une dernière qui, à l'heure actuelle, s'adapte au système général. Bref un panel intéressant qui me permet d'observer la vie d'un élève dans des cas bien différents et au bout, toujours, la vie.
J'ai un diplôme de type DUT en gestion des entreprises et des administrations. J'ai travaillé dans de nombreuses entreprises en tant que comptable, contrôleur financier, directeur financier et consultant. Une quinzaine d'années que j'ai vécues plutôt bien mais avec une envie d'autre chose. Puis burn out. Ouverture de cet autre chose ? Pas encore. Un moment de pause et création d'un bar culturel. 2 ans. Année des élections présidentielles, fermeture du bar et départ sur... autre chose ?!
Le hasard frappe à ma porte et je me retrouve Assistant Pédagogique en collège ZEP (Zone d'Education Prioritaire). Un Assistant Pédagogique accompagne les élèves en difficulté en leur donnant de nouveaux exercices et en organisant l'Aide aux Devoirs.
En arrivant dans ce tout nouveau poste pour moi, je me confronte à l'organisation, l'institution, bien différente du privé. Et comme je suis quelqu'un de curieux et d'ouvert, je fais profil bas, j’apprends. Une discussion dans un train au retour d’un stage nature me permet de découvrir, grâce à un ami, la formation hypnoapprentissage de l’école Arche Hypnose.
Je ne suis pas chaud, dans un premier temps, avec l’hypnose, et pourtant, cet état va changer ma vision du monde de l’apprentissage.
De retour de ce stage en juillet, je suis impatient de démarrer une nouvelle année avec ces nouveaux outils. C’est notamment à cette époque que j’ai découvert les cartes mentales ou heuristiques. Celles-ci vont profondément transformer ma manière de prendre des notes, d’organiser mes connaissances, de présenter mes observation. Je me suis aussi aperçu le bénéfice direct de l’état d’hypnose en terme de vitesse et de facilité d’apprentissage.
A 41 ans je démarre une nouvelle aventure professionnelle.
Ma curiosité naturelle et ma boulimie d’apprentissage prend son sens dans ce contexte. Cela ouvre tout un nouveau chemin dont je me délecte encore cinq années plus tard.
Cette vision nouvelle sur l’hypnose à travers les apprentissage m’entraîne vers la formation de praticien en hypnose. Je la commence en octobre 2013 pour la finir en mars 2015 avec la formation que je désirait obtenir, soit le niveau de Maître Praticien en hypnose. Niveau certes pompeux et résultant d’un travail approfondi sur les autres niveau de la formation (Technicien et Praticien).
Pendant ces formation, je découvre une nouvelle passion : le fonctionnement de l’humain.
Cette passion est toujours présente et se renforce en élargissant ma cible d’apprentissage. A travers les techniques hypnotiques, j’ai découvert des outils efficace pour plus me dépasser. Comme un chemin de vie où je m’aperçois, à chaque pas, comment je peux faire le prochain.
Vous imaginez facilement ce qui a pu me pousser ou me tirer pour utiliser les méthodes hypnotiques dans le cadre serré de l’Éducation Nationale. Je ne voulais pas tout casser, mais simplement trouver des réponses. Bon, je n’ai pas eu celles que j’escomptais…
Oui, je me suis toujours amusé à apprendre. Vous comprenez donc que je puisse être affolé quand je vois la violence de l’apprentissage de nos jours… La notion de plaisir est important, on le verra, dans les apprentissages. Alors comment intégrer ce plaisir dans les apprentissages pour que la scolarité devienne plus légère ?
Ça m’a suivi pendant toute mon expérience collégienne.
Alors voilà qui je suis. Un homme qui veut proposer des nouvelles méthodes, une nouvelle manière de transmettre un cours, afin que nos enfants retrouvent le chemin du plaisir d’apprendre.
1c/ Contexte :
Mon contexte personnel au démarrage de cette étude est le suivant : je commence tout juste à avoir de la légitimité avec mon environnement professionnel. Les enseignants sont de plus en plus curieux de mes méthodes, de la relation que je construis avec les élèves. Cela fait trois que je mets en place ces méthodes à travers l’Accompagnement Personnalisé. Il a fallut que je construise un socle minimal de ce que je peux proposer en 6ème pour améliorer les méthodes d’apprentissage des élèves. Le truc c’est que j’aurais besoin que les enseignants reprennent ces méthodes en cours et pour le moment, ce n’est pas trop le cas. Le fait qu’ils les reprennent permettrait aux élèves de valider ces méthodes dans leur rituel d’apprentissage. Bref, j’ai trop envie d’aller plus loin, et cette étude, présentée lors du séminaire de fin d’année et soutenu par la Direction du collège serait un premier pas pour créer du lien avec le corps professoral. Je prédis que l’effet sera meilleur pour les élèves. A suivre…
L’autre partie de mon contexte personnel est que je n’ai strictement rien à perdre. Je suis déjà Praticien en Hypnose et je peux donc, en toute impunité me retourner et rebondir si mon contrat n’est pas renouvelé en fin d’année. Je me sens donc plutôt libre de présenter ce mode de fonctionnement.
Au collège, le contexte est le suivant. On perd les élèves. Dans le sens où on ne sait pas comment les raccrocher à l’apprentissage. Notre collège s’est investi dans l’évaluation par compétence et cela change beaucoup de choses, même pour les élèves qui semblent perdus et contents. Tout fuse et dans tous les sens :
> Plus de notes, plus de travail
> Quid de l’évaluation ? Et pour le Brevet ? Et pour les parents ? Et pour les élèves ?
> Changement de point de vue : est-ce que les élèves comprennent les compétences ?
> Comment convertir les compétences en notes pour les bulletins, le Brevet ?
> Comment maintenir la discipline ?
> Comment retrouver la motivation des élèves ?
> Etc…
Le collège cherche des solutions et parfois ne sait pas où aller les chercher. Je tente d’apporter ma part de la solution en leur proposant cette étude. Je ne sais pas où elle va me mener et ni la Direction, ni les enseignants ne le savent plus. Mais il s’agit d’une piste.
La Principale un jour me dira : « De toutes façons, c’est votre laboratoire... »
Dans un sens oui et en même temps cela permet d’avoir aussi son propre laboratoire pour imaginer l’avenir de l’école.
Et c'est bien de cela que l'on parle, l'avenir de l'école...
Entre la perte de sens pour les élèves, la perte de confiance des parents, la sensation d'inefficacité des professeurs, l'école à besoin de redorer son blason pour retrouver une image plus en adéquation avec sa destination.
Le grand public est un peu abusé. Quand il voit le marketing autour du métier de professeur (1625 € net pour 18h de boulot, 4 mois de vacances), on peut comprendre l'image qu'il positionne sur l'institution. Lui, avec ses 35h de boulot semaine, ses 5 semaines de vacances, la pression pour garder son boulot, … Il est en droit d'envier ces personnes qui n'arrivent plus, pour la plupart, à faire travailler leurs élèves. « Pas la peine de faire autant d'études pour en arriver là ! » C'est un peu rapide comme jugement et pourtant compréhensible. Alors :
> Trop de devoirs à la maison ? Pour qui ? Pour les parents ?
> Plus de redoublement ? Ah ? Et si l'élève en a vraiment besoin ?
> Des diplômes dévalorisés ? Oui, mais et les résultats nationaux ?
Bref bloqués entre évaluation bienveillante et rentabilité d'établissement, le corps professoral ne sait plus où donner de la tête. Pour paraphraser Augustin d'Humières, les professeurs font ce qu'on leur demande de faire et ils le font bien. Ce que je remarque, c'est qu'on leur demande de plus en plus de faire des choses qu'ils ne savent pas faire parce que ce n'est pas leur métier.
Pendant mon séjour dans ce collège, certains professeurs m'ont demandé des formations en communication. Pas de budget. Et est-ce que c'est juste de les juger parce qu'ils ne s'autorisent pas à se payer une formation à l'extérieur ?
Le poste que j'occupe m'a permis de rentrer dans l'institution. Il s'agit d'un poste d'Assistant Pédagogique. Le collège où je travaille est un collège situé en ZEP (Zone d’Éducation Prioritaire). Cela lui a donné la possibilité d'avoir un tel poste. 20H par semaine à s'occuper de l'Aide aux Devoirs et refaire des exercices avec les élèves.
Ce poste est un poste sous contrat privé de 6 ans, renouvelable tous les ans suite à un entretien.
C'est un poste réservé aux personnes, normalement étudiantes et titulaires, au minimum, d'un BAC+2.
Chaque fin d'année je dois faire un bilan pédagogique des actions effectuées. Pour moi, c'est un exercice très difficile car juger, évaluer, ce type d'actions qui sont reliées à l'humain est quasi impossible. C'est vrai, les actions que j'ai mené peuvent donner leurs fruits que beaucoup plus tard…
C’est une belle porte d’entrée si la Direction est en phase de volonté d’investir dans de nouvelles choses. Ce fût le cas. Je l’en remercie car sans cet accord, je ne serai pas en train d’écrire ce mémoire. Bien sûr tout ne fût pas possible, mais ce qui a été déjà mis en place, expérimenté est, de mon point de vue, énorme. Et je ne veux pas en dire plus pour vous laisser découvrir ce déroulé ;)